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Observatoire des Pêches Côtières

 

Un Observatoire, pour quoi faire ?

La pêche en Océanie est un des piliers de la culture, de l’organisation sociale, de la sécurité alimentaire, et du développement économique des territoires. En Nouvelle-Calédonie, la pêche côtière occupe naturellement une place centrale dans le tissu social, culturel et économique de l’archipel. Pour gérer la ressource de manière équilibrée et durable, il est important de connaître dans le détail toutes les pêches pratiquées, de manière professionnelle ou non. Si certaines informations existent depuis longtemps, elles nécessitent d’être rassemblées, complétées et interprétées pour avoir une vision globale : c’est le rôle de l’Observatoire. Il pourra ainsi produire des outils d’aide à la décision clairs et efficaces, et informer régulièrement tous les publics intéressés.

  • Une mission : centraliser, produire, valoriser, communiquer les données sur la pêche côtière afin d’éclairer les décisions.
  • 3 objectifs :
    • Centraliser, compléter et valoriser les informations sur la pêche côtière
    • Améliorer les connaissances utiles à la pêche côtière
    • Communiquer sur la pêche côtière et animer le réseau d’acteurs

 

Fruit d’une volonté partagée des collectivités, de plusieurs années de réflexion et d’études préalables, c’est au sein de l’ADECAL Technopole et dans le cadre du projet PROTEGE, financé par l’Union européenne (11ème Fond européen de développement -FED- régional), qu’il a pu voir le jour.


Pour faciliter la lecture, « la pêche côtière et récifo-lagonaire » sera simplement désignée par « la pêche côtière ».

 

 

UN PLAN D'ACTION EN 3 AXES SUR 3 ANS

Dès sa création en février 2020, le Comité de pilotage de l’Observatoire a défini un plan d’action pluriannuel s’appuyant sur ses trois objectifs stratégiques.

Avancement au 31/12/2021

 


RAPPORTS D'ACTIVITES

L’OPC présente et rend compte annuellement des résultats de ses travaux :

 


BILANS STATISTIQUES :

Un portrait de la pêche côtière professionnelle  : pour faciliter la compréhension du secteur de la pêche professionnelle côtière et récifo-lagonaire et de son évolution, l’Observatoire des pêches côtières de Nouvelle-Calédonie réuni pour la première fois dans un même document les éléments statistiques connus de cette activité. Cet exercice vise à fournir une première image de la filière, basée sur les éléments déclarés par les pêcheurs professionnels.


 ECHANTILLONNAGE TAILLE-POIDS POISSONS :

Le suivi des paramètres biologiques, tels que la taille et le poids des espèces, fournit les données de base à une gestion éclairée de toute pêcherie. Depuis août 2020, l’OPC coordonne des échantillonnages biologiques au marché municipal de Nouméa.

Des binômes OPC / province Sud effectuent tous les 15 jours au marché de Nouméa des mesures de taille et de poids d’espèces prioritaires, et soumettent un questionnaire simple aux cinq pêcheurs partenaires de la démarche. Les données sont saisies et pré-analysées à l’aide de l’application web Market Survey, développée par la CPS.

Objectifs : suivre l’évolution des tailles de poissons côtiers et de crustacés débarqués; Connaitre la proportion de juvéniles et d’adultes au sein des captures; Évaluer la nécessité d’entreprendre des études approfondies

 

En compléments des suivis mis en place au marché de Port-Moselle, qui concentre une part importante des poissons vendus commercialement, l’OPC a cherché comment suivre les espèces d’interet et catégorie de produit sous-représentés au marché de Nouméa et d’autres zones stratégiques. En 2023, l'OPC fait un premier retour d’expérience des différentes méthodes qu’il a mis en place pour récolter les données de type taille-poids, complémentaires aux fiches de pêche et essentielles pour la gestion des pêches.

 


SUIVI SPECIFIQUE DES ESPECES A ENJEUX :

Certaines pêcheries font l’objet d’un suivi particulier car elles semblent avoir atteint un seuil pour la durabilité de leur exploitation, et/ou leurs traits de vie ou leur valeur économique les rendent particulièrement vulnérables.

C’est notamment le cas pour le crabe de palétuvier (Scylla serrata), les vivaneaux profonds (Etelis sp.) et le perroquet à bosse (Bolbometopon muricatum). A la demande des gestionnaires des provinces, et en étroite collaboration avec ces derniers l’OPC met en place et déploie des systèmes de collecte de données (enquêtes, embarquements, prélèvements biologiques).

Le renforcement de l'acquisition des données sur ces espèces à enjeux passe aussi par une amélioration des fiches de pêches provinciales pour les pêcheurs professionnels.

Cliquez sur les liens ci-dessous pour accéder aux différents rapports

 

Cliquez sur les liens ci-dessous pour accéder aux différents posters de capitalisation


ETUDE DE STOCKS HOLOTHURIES :

La Nouvelle-Calédonie accorde une attention particulière à la gestion des holothuries, d’autant que deux espèces à haute valeur commerciale, la tété noire et la tété blanche (H. whitmaei et H. fuscogilva), ont été inscrites en 2020 à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES), qui constitue le cadre international de protection de la faune et la flore sauvages face à la surexploitation.

Une étude a été menée pour évaluer les stocks des 12 espèces commerciales, incluant les deux espèces CITES. Consortium : Ginger-Soproner, DEXEN. Comité scientifique : Ifremer, IRD, Southern Cross University


TAILLE A MATURITE SEXUELLE D'ESPECES A ENJEUX :

Connaitre la taille de maturité sexuelle d’une espèce permet de poser une limite entre stade juvénile et stade adulte. Dans le domaine de la pêche, on souhaite généralement préserver les juvéniles, et permettre aux adultes de se reproduire et de participer au renouvellement de la population avant qu’ils soient susceptibles d’être capturés. Des données bibliographiques existent, mais la taille de maturité varie selon la zone géographique. Il est donc important d’affiner les valeurs existantes avec des études locales.

Objectifs : Déterminer la taille à maturité sexuelle de plusieurs espèces de poissons commerciaux de Nouvelle-Calédonie ; Déterminer la taille à maturité sexuelle de plusieurs espèces d’holothuries commerciales de Nouvelle-Calédonie

 


CARACTERISATION DE LA PÊCHE NON-PROFESSIONNELLE RURALE :

Très peu de données existent, à l’échelle provinciale ou territoriale, sur la pêche non professionnelle, marchande ou non marchande, en milieu rural (tribus et villages). Elle joue pourtant un rôle primordial sur le plan social et alimentaire et constituerait une part importante des prélèvements de la ressource côtière.

Pour aborder ce large pan de la pêche, complexe à appréhender mais important pour une gestion optimale des ressources, une équipe pluridisciplinaire a été constituée en 2020, afin d’effectuer une première caractérisation quantitative et qualitative de ce type de pêche sur trois sites pilotes en Nouvelle-Calédonie (Thio, Touho et Lifou) ; de développer une méthodologie réplicable aux différentes communes de Nouvelle-Calédonie ; de compléter les données disponibles pour l’OPC sur l’effort de pêche et les volumes de captures.

Maitre d’ouvrage : Agence Calédonienne de la Biodiversité (ex-CEN). Consortium : IRD, IFREMER, IAC, DEXEN

 

  • Cliquer ici pour accéder, via le site web de Agence Calédonienne de la Biodiversité, à la synthèse du rapport final
  • Cliquer ici pour accéder au rapport final complet (Faure C., Bouard, S. Brouillon J., Guillemot N., Wickel A., Van Wynsberge, Sabinot C (Coord.), 2022. Projet USAGE Pêche – Estimer les captures issues de la pêche non professionnelle rurale en Nouvelle-Calédonie)

 

 

LE META-INFOCENTRE (MIC) : UN OUTIL UNIQUE POUR CENTRALISER ET ANALYSER LES INFORMATIONS SUR LA PÊCHE PROFESSIONNELLE

Les trois provinces, le gouvernement comme l’Observatoire, ont désormais un outil pour explorer la donnée consolidée à l'échelle de la Nouvelle-Calédonie, les interroger pour répondre à des questions spécifiques et générer des présentations personnalisées des résultats de leurs analyses.

La solution technique retenue s'appuie sur les outils Microsoft® (Cloud Azure et outil décisionnel PowerBI), qui rassemble une grande communauté de développeur et d'utilisateurs dans le monde est facile à mettre en oeuvre et est dotée d'une interface très ergonomique.

Le rapport 2021 ci-dessous a été produit grâce au MIC. L'interface permet d'interagir entre les données et les graphiques de façon intuitive et dynamique. Ce bilan vient abonder les statistiques du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à l’échelle du Pays sur la pêche et l’aquaculture.

De plus, cet outil va participer au travail d’amélioration de la collecte des données sources, fournissant un précieux retour d’expérience quant à leur utilisation. Cette recherche de cohérence à la source va permettre à l’information délivrée en bout de chaîne de gagner en qualité et en précision.

 


Extraits du bilan statistique 2021 de la pêche côtière professionnelle en Nouvelle-Calédonie (interface Power PI) élaboré en collaboration avec Service du Parc Naturel de la Mer de Corail et de la Pêche du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

Notez que les valeurs absolues des chiffres peuvent évoluer au gré des mise à jour des données par les 3 provinces. Les graphiques sont également interactifs, vous pouvez isoler un paramètre particulier en cliquant dessus.

 

Nombre d'autorisation de pêche professionnelle délivrée par province et évolution sur 10 ans

Nombre de navires et de pêcheurs en 2021, et répartition par grande zones

Evolution de la production totale et du chiffre d'affaire total, par province et catégorie de produit, pour les 10 dernière années. Ce visuel comprend 2 onglets, l'un pour la production (et tonnes EPE), l'autre pour le CA (en MXPF)

Production et chiffre d'affaire en 2021, par provinces, grande zones et principales espèces pêchées. Ce visuel comprend 2 onglets, l'un pour la production (et tonnes EPE), l'autre pour le CA (en MXPF)

 

 

La nouveauté de cette édition 2021 du bilan statistique de la pêche côtière professionnelle est de proposer pour la première fois une photographie inédite de l'activité de pêche professionnelle en décrivant la flotte par métier.

La notion de métier est définie par l'association d'une technique de pêche a une catégorie d'espèces (ou a une espèce) ciblée par cette technique. Ont ainsi été défini huit métiers principalement pratiqués sur le territoire, qui représentent 96% des captures et 88% du chiffre d'affaires réalisés en 2021. Ces huit métiers sont classés ci-dessous par ordre d'importance (volume de capture et chiffre d'affaires combiné)

  1. Filet à poissons récifo-lagonaires
  2. Main/plongée aux Holothuries
  3. Ligne à main aux poissons récifo-lagonaires
  4. Nasses ou Main/plongée aux crabes de palétuvier
  5. Main/plongée aux langoustes
  6. Main/plongée aux mollusques
  7. Moulinet aux poissons profonds
  8. Traine aux poissons du large

A titre d'illustration, le type d'analyse réalisé pour les 4 premiers métiers (en gras), sont présentés ci-dessous.

 

 

Le métier filet à poissons récifo-lagonaire (ci-dessus) représente plus de 40 % des captures déclarées par la pêche professionnelle. On observe que le Grand Nord est la principale zone en nombre de pêcheurs, l’effort déployé (nb de jours de mer) est plus important dans les zones Centre-Ouest et Côtière Ouest et le volume de captures est le plus élevé dans le Grand lagon Sud. En analysant la composition des captures de ce métier (tableau 9), il est à noter que seuls 4 produits (espèces ou groupe d’espèces à savoir : dawa, maquereau, mulet et picot) dans ces six zones composent 71 % des captures (246,1 tonnes sur 347,1 tonnes).

 

 

Le métier main/plongée aux Holothuries ci-dessus représente plus de 20% des captures déclarées. La répartition des captures par grande zones de pêche montre que les principales zones où ce métier est pratiqué sont (figure 22) : en Province Nord, le Grand Nord;  en province Sud, le Grand lagon Sud, la Zone Excentrée et la Zone côtière- Ouest qui à elles trois représentent 63% des captures. Les deux zones Grand Nord et Zone Côtière Ouest présentent un nombre de pêcheurs d’holothuries significativement plus élevé que dans les deux autres zones.

En analysant la composition des captures de ce métier il est à noter que les espèces d’holothuries les plus capturées, les holothuries léopard, grises et tété noires4, sont pêchées principalement dans le Grand Nord et la Zone Côtière Ouest, et dans une moindre mesure dans la Zone Excentrée, et le Grand Lagon Sud. A elles trois, elles représentent près de 60% des captures totales pour ce métier.

 

 

Le métier ligne à main aux poissons récifo-lagonaire (ci-dessus) représente environ 16% du total des captures déclarées. Le Grand Nord est la principale zone en nombre de pêcheurs, effort déployé (nombre de jours de mer) et volume total (près de la moitié du total de ce métier).

L’analyse de la composition des captures de ce métier permet de noter que seuls 7 espèces ou groupe d’espèces (à savoir bec de cane, bossu, rouget de nuit, tazard du lagon, loche saumonée, loche “divers”, loche bleue) dans ces trois zones composent près de 80 % des captures.

 

 

Le métier nasses ou main/plongée aux crabes de palétuvier (ci-dessus) représente 8 % des captures déclarées par la pêche professionnelle en 2021. La répartition des captures par grande zones de pêche montre que les principales zones où ce métier est pratiqué sont : en province Sud, la Zone Côtière Ouest et le Centre-Ouest qui à elles deux représentent 60 % des captures déclarées. En province Nord, le Grand Nord et les espaces de l’Ouest où elle est pratiquée par des pêcheurs à pied et des pêcheurs embarqués.  

En analysant la composition des captures de ce métier (tableau 12), on peut noter que les captures de crabes représentent la quasi-totalité des prises (95%) des pêcheurs à pieds qui pratiquent ce métier. Les pêcheurs embarqués qui utilisent la nasse capturent exclusivement du crabe. Les pêcheurs embarqués qui pratiquent la pêche à la main / plongée, quant à eux, ciblent le crabe de manière opportuniste.