Centre de Recherches et d'Expérimentations Agronomique
La filière « grandes cultures » en Nouvelle Calédonie est majoritairement tournée vers le maïs et partiellement sur les couverts végétaux. Les productions sont à destination de l’alimentation animale. Les provendes calédoniennes exploitent la totalité de la production locale (entre 8 et 10 milles tonnes une année moyenne) et importent environ 40 000 tonnes de céréales par an pour assurer leurs activités. Les introductions de matières premières sont majoritairement du blé et du riz puis d’autres denrées telles que de l’orge, de l’avoine ou des tourteaux de soja. Certains agriculteurs font émerger localement quelques-uns de ces produits de niche à destination de l’alimentation humaine/animale, mais cela reste sporadique.
Ces dernières années ont également été marquées par les aléas climatiques comme une fin de niño rude et une niña très marquée qui font fluctuer la quantité et la qualité des résultats. La stratégie du CREA ces 5 dernières années a été d’améliorer la production de ces cultures principales sur les volets du développement durable.
Tout d’abord en travaillant des variétés s’adaptant à notre climat et à nos réglementations de biosécurité. Deux riz se sont montrés très prometteur tant agronomiquement que gustativement. Un partenariat avec une équipe australienne nous permet de tester des variétés de blés pouvant s’adapter localement. Pour le maïs, une veille variétale a mis en évidence une variété pouvant correspondre localement toutefois elle est moins polyvalente que la référence calédonienne.
Ensuite, le travail a été orienté vers les couvertures végétales permettant une amélioration des cycles de culture et une stabilisation des sols calédoniens lors des événements climatiques. Ces couverts répondent également à des enjeux techniques liés au semis direct développé localement, il y a une dizaine d’années par le CREA. En supplément, ces produits peuvent être exportés pour les animaux.
Enfin, le CREA a mis en place des réponses à des nouvelles problématiques territoriales telles que la chenille phytophage. En effet, pour ce faire, le centre a travaillé sur des programmes phyto sanitaires efficient en partenariat avec des acteurs du territoire.
Les enjeux des prochaines années vont être variés pour augmenter l’autosuffisance alimentaire territoriale, réduire la dépendance aux importations internationales, et coller aux règles du développement durable.
Les objectifs 2024-2027 du CREA s’articulent autour des piliers de l’agroécologie pour permettre l’efficience des terres exploitées/exploitables. Les expérimentations en cours ont pour but de donner des réponses pour le court, moyen et long terme.
Tout d’abord, les objectifs à besoins immédiats : améliorer la culture de référence et les besoins impondérables. En effet, le maïs est une culture exigeante. Les tests vont s’articuler autour de nouvelles variétés (plus productive, plus économe en eau, résiliente), de programmes de fertilisation, mais aussi de stratégies phyto sanitaires plus efficients. Également, ils vont s’orienter vers des techniques alternatives de gestion de culture. Le but est de stabiliser la rentabilité du produit principal de la filière, le maïs, en respectant l’environnement.
Ensuite, les besoins de réponses à court terme : caractériser de nouvelles cultures et leurs systèmes de productions pouvant compléter la production de référence. En effet, le maïs occupe les sols environ 4 mois mais les 8 autres mois de l’année sont également importants. Les actions commencent par augmenter le plan de charges des surfaces avec des cultures de rentes soit en second cycle soit en saison chaude, et à minima de conserver la résilience des sols par des couverts végétaux. Cela est complété par l’expérimentation des pratiques de gestion de ces cultures. Le but est d’améliorer la quantité et la qualité des produits sur les surfaces exploitées.
Puis, à moyen terme, les besoins de réponses seront pour diversifier durablement les productions et les pratiques sur les surfaces exploitées. Les actions sont tournées vers l’exploration de nouvelles cultures et les assolements pouvant s’adapter aux différents contextes pédoclimatiques calédoniens. Ces essais donneront des pistes sur les faisabilités générales de nouvelles filières de niche, leur qualité agroalimentaire et environnementale (potentiel, marché, adaptabilité, pollution, risques). Le but est d’améliorer la résilience et l’efficience des surfaces cultivées dans le temps.
Enfin, une fois que les surfaces exploitées sont les plus efficientes possibles, les besoins seront pour le long terme pour les surfaces peu exploitées. Les actions sont de développer une rentabilité vertueuse en utilisant de nouvelles cultures de rentes extensives ou en améliorant les pâturages vers une meilleure rentabilité de l’élevage même en niño. Le but est d’améliorer durablement l’efficience des surfaces calédoniennes.
Effectif : 6 personnes
Implantations : Bourail (station), parcelles producteurs